Le festin dura une bonne partie de la nuit. Raj et Isaura s’étaient réfugiés dans un coin tranquille au pied du trône. Ils s’étaient nourris de quelques fruits, et regardaient les mâles converser dans leur langue faite de sifflements et mimer des combats ou des étreintes, difficile à dire.
Isaura ressentait encore des crampes dans le ventre, au niveau de l’utérus, Raj la rassura en lui disant que c’était normal suite à l’invasion des tuyaux, mais que cela ne provenait pas des œufs et que ça passerait vite.
Lorsque l’ambiance se calma un peu, Charles leva les bras pour demander le silence.
- Cette femelle est remplie d’œufs qui n’attendent plus que la semence d’un chef de clan. Je vais remplir mon devoir de reproducteur. Qui s’oppose à moi ? Cria Charles.
- Moi, s’avança un mâle très musclé.
- Et moi dit un second en faisant un pas en avant également.
- C’est votre droit, assura Charles. Vous êtes de valeureux capitaines et mériteriez de fonder votre clan, mais en aurez-vous la force et la volonté ?
- Nous l’aurons, dirent les deux mâles d’une seule voix.
- Bien, dans ce cas, commençons.
Christophe vint chercher Isaura, lui enleva sa robe et la fit traverser la salle entièrement nue. Les trois mâles candidats à la reproduction se tenaient devant le trône, la regardant en agitant leurs tentacules.
- Que dois-je faire ? demanda-t-elle à Christophe.
- Donne-leur du challenge, ma beauté. Tu as une chance de leur échapper, à toi de la trouver.
Et sur ces mots énigmatiques, il la poussa dans l’eau profonde.
Isaura n’hésita pas une seconde et nagea le plus vite possible vers le fond de la salle, espérant qu’il n’y avait pas d’algues pour la retenir.
L’eau était limpide et un courant d’eau fraîche se faisait sentir en venant de la gauche.
Les lumières s’étaient allumés dans toute la salle, et Isaura se rendit compte qu’elle était bien visible et que les trois prétendants entraient dans l’eau à sa poursuite.
Elle prit une grande respiration et plongea en direction du courant.
Elle nagea tant qu’elle pu sous l’eau, mais dû remonter bientôt pour respirer. Jetant un coup d’œil autour d’elle, elle vit de grosses vagues non loin d’elle. Les mâles arrivaient. De toutes ses forces, et avec l’énergie du désespoir, elle se rua en avant. Hélas des tentacules lui saisirent les chevilles et l’attirèrent vers le fond.
Tapant des bras tout autour d’elle, elle essayait de se débattre et d’échapper aux monstres qui la tenaient. Dans les mouvements chaotiques, elle sentit qu’on la poussait vers la surface et qu’on la tirait à nouveau vers le bord.
Elle se retrouva couchée dans l’eau, sur le sol dur et rugueux. Les trois mâles se bousculaient autour d’elle. Apparemment ils l’avaient attrapé en même temps, et aucun n’entendait laisser la proie à un autre.
Tous les spectateurs s’étaient approchés et criaient des cris d’encouragement en tapant l’eau de leurs tentacules.
Charles frappait ses adversaires d’un tentacule puissant et musclé et sembla prendre l’avantage. Il réussit à se jeter sur elle, l’écrasant sous son corps. Mais Isaura ne s’avouait pas vaincue, gagnée par la rage du combat, elle lui mordit l’oreille, ce qui le fit reculer, surpris. Elle en profita pour se glisser et se dégager et tenter de partir en courant vers la porte.
Les deux challengers bondirent à ce moment sur elle et ils tombèrent face contre le sol tous les trois.
Isaura hurla quand de puissants membres écartèrent de force ses jambes. Une queue mouvante se précipita à l’entrée du vagin. Le premier tentait de la violer.
L’autre ne voulait admettre sa défaite et sa queue se fraya un chemin à son tour.
Déchirée par les deux tentacules qui la pénétraient, la captive criait et se débattait de plus belle.
Mais un rugissement plus puissant vint couvrir ses cris. Charles avait attrapé les deux mâles de ses mains et les tirait en arrière comme des pantins. Les pénis furent arrachés du sexe qu’ils défonçaient et, avant que la victime ait pu tenter de se relever, c’est Charles qui, autoritairement, insérait son énorme membre dans la chair déchirée.
En rugissant il se mit à faire des mouvements de va-et-vient en elle. Les deux autres semblaient accepter leur défaite et regardaient, déçus, leur maître prendre son pied.
Il se redressa un peu, soulevant Isaura avec facilité pour la mettre à genoux, les fesses en l’air, bien offerte à son désir et un second tentacule s’inséra dans l’anus dégagé.
Ramonée vigoureusement par ses deux orifices, la jeune femme n’avait plus d’énergie pour se débattre, ni pour crier, et dû subir la longue étreinte qui allait mener le chef du clan à l’éjaculation.
Les autres mâles, criaient à présent, mais non plus pour encourager le combat. Ils criaient des cris de victoire et des vivats à l’intention de leur maître incontesté.
Soudain, alors que les cris et les rugissements étaient à leur paroxysme. Isaura, qui pensait ne plus pouvoir en supporter plus, senti au fond de son vagin comme une morsure. En même temps, Charles cessa ses mouvements et la foule se tut.
Dans le silence qui suivit, troublé seulement par la respiration haletante de Charles et Isaura, celui-ci assura sa prise. Son sexe-tentacule s’était agrippé tout au fond d’elle et n’était pas prêt de la lâcher.
Les mâles tout autour d’eux entamèrent un chant, d’abord très lentement, puis de plus en plus vite. Sous l’effet du chant ou de l’excitation, le sexe-tentacule se gonflait et ondulait, envoyant comme des décharges électriques dans la femelle offerte, toujours à genoux, la tête sur le sol et pouvant à peine respirer dans l’eau peu profonde.
Le rythme s’accélérait encore et c’était toute la salle qui atteignait l’orgasme en même temps. Un grand cri et se fut fini. Charles projeta violemment sa semence tout au fond d’elle et le liquide se répandit à l’intérieur sur les œufs, les fécondant sans problème. Puis Charles se détacha d’elle et se retira, la laissant allongée, vaincue, sur la plage.
Tous acclamèrent leur chef et retournèrent à leur festin. Seuls Raj et Henri vinrent chercher la femme presque inconsciente et l’emmenèrent dans la chambre.
Les deux médecins conversèrent un long moment au sujet des soins à donner, mais ils étaient d’accord sur un point, c’était qu’Isaura devait dormir et être maintenue en sommeil pendant au moins 24h pour qu’elle se remette, et aussi, précisa Henri, pour que les œufs restent immobiles et que la fécondation « prenne ».
C’est donc 24h plus tard qu’elle reprit conscience, trouvant les deux médecins, humain et reptilien, à son chevet.
- Comment te sens-tu, s’inquiéta Raj ?
- Brisée, une poupée de chiffons, murmura-t-elle. Qu’est-ce qui s’est passé ?
- Vous avez été formidable ! je n’ai jamais vu ça ! s’exclama le lézard !
Supporter l’implantation des œufs, puis offrir un si beau combat, quelle énergie ! Charles est un chef de clan heureux à présent, il a trouvé
une reine digne de lui et votre légende a à présent un nouveau chant encore plus glorieux.
- Un chant ?
- Oh oui, celui de l’accouplement. Ils l’ont chanté pendant… et bien avant que… vous savez, vous vous souvenez.
- Oui, mais j’aimerais mieux pas.
- Je sais, je sais, mais un tel acte de courage, voyons, vous devriez être fière de vous.
- Peut-être mais je me suis fait avoir tout de même.
- Vous n’aviez aucune chance de leur échapper, seule contre trois… l’un d’eux aurait fini par vous avoir et croyez-moi il vaut mieux pour nous tous que ce soit Charles.
- Mais Christophe avait dit que j’avais une chance…
- Oh il dit cela aux plus fortes, pour maintenir l’espoir et pour qu’elles combattent. Chez vous cela a très bien marché.
- Même sans cela j’aurais tenté de m’enfuir, de résister.
- Je n’en doute pas un instant, et tous le savent très bien, vous savez, nous sommes très perspicaces quand il s’agit d’évaluer un combattant.
- Et que vais-je devenir à présent, avec ces œufs en moi ?
- Et bien je, enfin nous vous ferons passer une échographie, c’est comme ça que vous appelez ce genre de contrôle, tous les deux jours, pour suivre l’évolution. Après 24 jours, les larves auront grandi et absorbé touts la matière des œufs. Elles viendront s’agripper à la chair de votre utérus et c’est vous, votre chair, votre sang qui les nourrira pendant environs 3 mois. Comme vos bébés, en fait,… tout pareil. Conclut-il avec un rire joyeux.
- Mais c’est horrible, c’est répugnant. Les larves, elles vont me dévorer vivante ?
- Non, mais non, ce n’est pas ce que je voulais dire. Comme vos bébés dans une grossesse humaine, voyons, ils ne vous mangent pas que je sache.
- Hum. Et ensuite ?
- Ensuite, les larves auront la forme de petits poissons et nageront hors de vous, nous les placerons dans un bassin spécialement aménagé, où vous pourrez les allaiter pendant encore trois mois. Et puis voilà.
- Voilà, quoi ?
- Et bien les larves seront devenues des jeunes reptiliens et le clan prendra le relai pour s’occuper d’eux.
- Et moi ? Et Raj ?
- Le maître décidera, mais je pense que vous pourrez vivre tranquille et heureux avec les autres étranges sur notre belle planète.
- Avec les autres femmes ?
- Oui et d’autres femelles d’autres planètes… il n’y a pas que la Terre qui fait de jolies femelles vous savez.
Isaura soupira. Tout de même, 24 jours, puis 3 mois, puis encore 3 mois, cela lui semblait bien long, trop long.
La première échographie permit aux médecins et à Charles de s’assurer que tous les œufs étaient bien fécondés. Le bonheur du chef de clan faisait plaisir à voir, il rayonnait et voulu associer la nouvelle reine à la vie du vaisseau. Il lui fit porter une tenue plus adaptée, du moins selon les critères reptiliens.
La tenue, une combinaison en imitation « peau de tentacules » moulante, couvrait tout son corps, à l’exception des seins qui pointaient curieusement hors de la matière bleue. Isaura se sentait parfaitement ridicule dans cet accoutrement et elle le fit savoir ! Charles accepta de la laisser porter une combinaison fermant par une glissière, permettant de découvrir ou non la poitrine.
Restait le problème de la poitrine, les seins gonflés et douloureux, pleins de lait devaient être traits régulièrement. Les médecins souhaitaient qu’elle continue la lactation car les jeunes à naître auront besoin de ce lait, mais Charles n’avait plus besoin de boire pour sa santé. Il venait lui rendre visite une fois par jour, le soir, afin de s’amuser avec les tétons et se délecter du liquide blanc et sucré, mais c’était plus par plaisir que par besoin. Cependant il souhaitait utiliser la femme source de lait pour récompenser certains de ses officiers, à commencer par Christophe.
Il fut donc décidé que le matin, le mâle que Charles souhaitait honorer, viendrait rendre visite à Isaura dans sa chambre, puis qu’elle passerait une partie de la journée avec Charles sur la passerelle, rejoindrait Raj à midi pour déjeuner et celui-ci se chargerait d’appliquer un tire-lait, enfin Charles viendrait le soir pour la dernière tétée.
Le lait extrait des mamelles généreuses servirait à produire un médicament à usage des malades et serait vendu à prix d’or. Le clan s’enrichirait grâce à leur bonne reine.
Ce planning fut suivi rigoureusement durant les 24 jours que dura la première phase de la couvaison.
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